Le Hard discount va-t'il envahir l'économie?

Les magasins de Hard discount ont souvent été considérés comme des magasins de "pauvres", les hard discounts alimentaires ne sont plus seuls aujourd'hui. Le discount s'étend à de nombreux secteurs...
Textile, voyage, coiffure,  location de voitures, bricolage... c'est aussi la guerre des prix!
Ce phénomène s'installe à une époque de surabondance et il a encore des marges de progression dans l'hexagone.

Les premiers magasins de Hard Discount ont vu le jour en France à la fin des années 1980 avec l'arrivée des enseignes alimentaires allemandes Lidl et Aldi: " Plus les gens sont pauvres, plus nous nous enrichissons..." disait-on chez Aldi, troisième fortune mondiale selon le magazine Forbes.
Pendant de nombreuses années, ces magasins à bas prix , aussi gais que des épiceries soviétiques ont véhiculé l'image de magasins pour "pauvres". On y trouvait peu de choix, les palettes et marchandises étaient mal rangées, le confort et l'éclairage sommaires, la qualité inégale et les services inexistants.

Aujourd'hui, le paysage a beaucoup changé, en effet, le nombre de magasins de hard discount en France a été multiplié par 10 pour atteindre 3300 magasins en 2006.
En 1991, la part de marché du hard discount s'élevait à 9,4% en Europe. En 2003, elle était de plus de 16%.

Le hard discount est donc devenu un phénomène de consommation qui compte 16 millions de ménages clients et, la principale raison de fréquentation en est, certes, le bas prix, mais aussi la fonctionnalité.
Le magasin de hard discount permet de faire ses courses en 20 minutes et évite d'acheter du superflu. Les adeptes de ce genre d'enseignes sont assez jeunes , les familles avec enfants qui représentent 35% de la population française constituent 42% des clients du hard discount.

Leur panier moyen s'élève à 19 euros par visite contre 21 euros pour celui d'un supermarché. Certes, la montée du chômage et le passage à l'euro ont incité le consommateur à pousser la  porte des magasins discount mais depuis quelques années l'adepte du bas prix a changé.
En fonction des produits recherchés, les spécialistes de la consommation tel que le Crédoc notent que le consommateur peut être client à la fois du réseau hard discount ,des hypermarchés, des supermarchés et des épiceries de quartiers. " Le phénomène touche toutes les couches de la population française" dit-on chez TNS Secodip.

Il est désormais fini le temps où Leader Price était l'enseigne des chômeurs et des bas salaires, on peut rencontrer des jeunes cadres dynamiques à présent. On est passé d'une fréquentation davantage voulue que subie. Acheter au meilleur prix serait même un gage d'intelligence et voir pour certains un acte militant.

Face à cette montée du hard discount, les distributeurs n'ont pas été longs à réagir. Bien que Lidl arrive largement en tête avec plus de 1000 points de vente, le leader incontesté reste certainement l'enseigne créée par Carrefour, ED qui a réalisé 2,04 milliards d'euros en 2003 avec 582 magasins dans l'Hexagone.
Casino a suivi en créant Leader Price , Intermarché avec Netto. Certains groupes ont développé des produits premiers prix: Leclerc a lancé les Eco +, Intermarché a misé sur sa marque Top Budget. Et ce phénomène ne touche plus seulement l'alimentaire.
Les hard discounters existent dans le voyage (Ryanair, Easyjet), dans le textile (Vet'Affaires, La Halle aux Vêtements), le bricolage (Brico Dépôt), la coiffure, l'hôtellerie (Formule 1 du groupe Accor), la location de voitures ( Easy car, Interrent), le mobilier (le Faillitaire) et même le bâtiment (les maisons Mikit).